En quelques mots
Indéniablement il sort de l’ordinaire, ce viaduc de 18 km, sans aucun usage ni accès, qui impose sa monumentale présence sur la plaine Beauceronne, entre Orléans et Paris. Futuriste lors de sa conception, il l’est encore... Dessiné avec talent, il interpelle...
Un tel vestige pourrait être monument historique, attraction touristique, il est pourtant à l’abandon. Sectionné en deux endroits, par la construction d’une autoroute, puis par un accident avec un véhicule agricole, il semblerait qu’il gêne, mais il résiste, le coût de sa démolition serait colossal.
Vestige du génie de l’ingénieur Bertin, qui sut convaincre jusqu’au sommet de la République de la pertinence de son projet d’Aérotrain, devenu extravagant aux yeux de ceux qui signèrent son arrêt de mort pour mieux lancer les TGV, cet ouvrage est bel et bien extraordinaire.
Sa silhouette, à la fois anachronique et futuriste, fonctionnant comme une sorte d’installation de Land Art oubliée émergeant de la forêt pour se lancer sur la plaine, a trouvé tout naturellement sa place dans le deuxième volume des « Carnets d’un autre temps ».
Certains se souviennent encore de l’étonnante aventure industrielle menée par cet ingénieur et son Aérotrain à coussin d’air, qui, dans les années 1960, se déplaçait sans plus de frottement, comme en lévitation, sur une première ligne au sol, entre Gometz et Limours près de Paris, puis sur ce viaduc, où il dépassa les 400 km/h...
Aujourd’hui, l’aventure pourrait bien rependre à deux pas de Vevey, sur la plaine du Rhône, avec la construction d’une piste d’essais pour les candidats à l’Hyperloop imaginé par Elon Musk, afin de relier Los Angeles à San Francisco en moins d’une demi-heure, à plus de 1’000 km/h.
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